Un matin qui semble être comme les autres et pourtant qui ne se vit pas de la même façon…
Je me vois être là dans mon personnage habituel, et je vis cet état d’absence totale à la densité de ce corps et de ce scénario de vie.
À la fois un vécu de dissolution et de transparence à moi-même, et une émotion de tristesse qui se mélange à cet état de disparition.
« Je suis déjà partie, l’histoire que je croyais mienne n’était qu’un rêve, une image mentale.
Mais alors tous les gens que j’ai aimés ou pas, toutes mes relations n’étaient que le fruit d’une projection mentale ?
Mais alors où est la réalité et qu’est-ce qu’on appelle la réalité ? Est-ce que seulement il y en a une ?
Pourquoi il y aurait une réalité puisque moi-même je ne suis qu’une image dans un grand jeu de construction de formes, une image éphémère ? »
« Je ne suis plus rien » est un vécu d’un dévoilement d’un rêve, d’un mensonge tout en étant soi-même ce rêve et ce mensonge.
La tête raisonnante ne peut plus suivre dans cette cohérence connue de toujours.
C’est comme un arrêt car il n’y a plus de cohérence, car celle-ci est remplacée par l’évidence.
Non seulement on ne sait plus ce qu’on doit faire, tellement il n’y a que du blanc dans ses pensées, mais également avancer ou reculer ne veut plus rien dire car on n’est plus localisé dans un espace temps limité.
Nous ne sommes plus dans une expérience qui se manifeste uniquement avec l’esprit.
Cette fois-ci, un nouveau paramètre s’invite et il est le corps avec tous ses organes, avec le panel des émotions, des sensations et des perceptions.
Une étrange expérience où le personnage découvre sa propre nature inexistentielle en quelque sorte. Le personnage ne peut plus se voir tel qu’il se voyait ou se percevait.
En apparence il semble ne pas avoir changé mais c’est notre présence à lui qui change ou plutôt une partie de la conscience qui amorce une autre vision d’elle-même.
Alors on fait quoi ? Rien.
Alors on est quoi ? Rien.
Alors fin de l’histoire, fin du bruit, fin de l’identification, fin de la mort et de la naissance.
Tout d’un coup on entend ce Silence indicible qui a toujours été là mais inaccessible pour le personnage jusqu’à maintenant.
Là dans ce Silence, je m’installe au sein de cet éveil et de ce dévoilement, telle une Lumière d’évidence qui s’installe dans ma maison, dans ma forme, dans ce corps qui alors commence à vibrer de toutes ses particules…
De la tristesse je suis passée à un état sans émotion car plus rien ne peut se jouer au sein de ce jeu, plus rien ne peut s’agripper, plus rien ne peut s’individualiser ni s’identifier.
Le Silence est moi.
Le Silence est Soi.
Le Silence est le Silence.
Le Silence EST.
Cat Z – Une Présence
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