La grande colère en nous se perçoit chaque jour un peu plus.
Quelle est-elle ?
Elle ne peut se conscientiser et se ressentir qu’au moment où nous sommes dans le processus du détachement de l’histoire et de l’illusion. Elle n’est donc pas visible pour tous, car beaucoup encore restent acteurs dans leur rôle sur cette grande scène de théâtre que nous jouons ici-bas.
Le détachement ouvre la vision de la conscience, le détachement nous fait devenir davantage spectateurs de nous-mêmes.
La conscientisation qui en découle devient une évidence, et même si elle est dure à digérer, elle s’impose tout naturellement tel un état originel qui a toujours été là puisque nous sommes cet état lui-même.
Dans ce processus du détachement ressenti dans le corps, nos résistances, nos peurs, notre angoisse de l’inconnu ou de la mort, nous giclent à la figure en quelque sorte et la sensation peut être momentanément très désagréable…
Certains parleraient de la « pilule rouge » …
Puis cette résistance se met à montrer son vrai visage et la voilà la grande colère !
Les questions
Nous ressentons cette invitation au détachement, telle une force où toute lutte est inutile, et en même temps la grande colère se soulève sous forme de questions :
« Oui j’entends bien l’appel au détachement, mais alors tout ce que j’ai créé dans cet enfermement de l’incarnation, tous ces jeux de rôle qu’on m’a demandés de jouer dans la dualité, tous les efforts fournis, toute cette souffrance que j’ai acceptée, alors tout cela n’était pour rien ???
Pourquoi m’avoir demandé tant de choses pour en arriver là ?
Pourquoi avoir fait tout cela, pourquoi avoir vécu une si grande douleur de la séparation avec moi-même, pour maintenant simplement laisser tout derrière moi en me disant « C’est fini » ?
A quoi j’ai servi finalement ? »
La fissure
Aussi nous pouvons avoir l’impression d’avoir été des marionnettes, manipulées et utilisées à je ne sais quel jeu macabre. Nous pouvons avoir l’impression d’avoir été trompés.
Nous avons cru à la réalité de cette importance quant à ce que nous étions, et nous avons ressenti cette existence qui nous à paru si réelle…
La grande colère d’une œuvre qui peut paraitre inachevée, comme si finalement nous n’avons jamais été ni importants, ni reconnus dans ce scénario. Nous avons fait partis d’un tout, d’un cycle, d’un mouvement, d’une pensée…
Mais qui nous sommes alors ?
La grande colère peut être fracassante mais elle permet de fissurer en quelque sorte les structures d’un mental perdu dans sa suffisance.
C’est le cri final pour se libérer du « Moi je », et justement revenir dans cette zone où il n’y a plus de question, où il n’est plus important de savoir ce que nous sommes.
Conscientiser cette colère, c’est toucher également cette perception si subtile de nous-mêmes.
Nous avons cru que nous avions besoin de tout cela pour exister…
Est-ce que nous nous serions trompés, est-ce que nous avons eu envie d’expérimenter d’autres dimensions de nous-mêmes ?
Est-ce que nous avons eu envie de nous perdre pour comprendre que nous ne pouvons et que nous ne pourrons jamais nous quitter ?
Une glissade vers l’Absolu
Puis dans cette glissade inévitable vers ce que nous appelons l’éveil de nous-mêmes, petit à petit nous réalisons que même la grande colère n’existe plus au niveau de cette Réalité Essentielle que nous rejoignons. Elle n’était aussi qu’une variante de cette illusion quant à notre existence individuelle.
Doucement une lumière douce apparait, une compassion qui écoute cette colère tout en la laissant se dissoudre d’elle-même. Cette lumière qui devient de plus en plus éblouissante et qui nous plonge dans la véritable définition du lâcher prise, dans cette félicité de l’abandon de toute lutte, de toute croyance, de toute personnalité, de tout…
Alors la respiration s’amplifie, la sensation de liberté et de retour à la maison s’imposent, telle la seule et unique Vérité de notre cœur souverain.
Le sourire aux lèvres et au cœur, nous baignons alors dans ce champ quantique et indéfinissable car il n’y a plus rien de ce nous avons connu ou cru connaître de cette scène de théâtre.
Nous ne sommes plus et nous sommes en même temps, NOUS…
Même le temps est oublié car nous sommes au delà, nous sommes au-delà de la conscience et de la conscientisation, nous sommes même au-delà de la pensée, au-delà de l’au-delà…
C’est le Silence et le non silence, c’est le trou noir…
L’humain éveillé
A la sortie de ce voyage intemporel, habitant notre corps physique, nous ne pouvons plus nous percevoir comme avant. Nous sommes vibrants et vivants comme nous ne l’avions jamais autant senti auparavant. L’’énergie de notre densité matière est autre, encore plus légère qu’une plume.
Notre pensée rejoint l’infinité et la multi dimensionnalité et le sourire reste sur nos lèvres.
Toute dépendance à la séparation ou à un monde illusoire pour exister, a disparu.
Nous avons disparu à nous-mêmes pour être cet humain éveillé.
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